L’alimentation est indispensable au maintien d’une bonne santé. Dans la culture occidentale, de mauvaises habitudes alimentaires sont parfois adoptées et la notion de prévention des maladies par l’alimentation n’est pas totalement intégrée. Certains s’évertuent pourtant à adopter des régimes alimentaires « en vogue » qui vantent leurs bienfaits pour la santé. Sont-ils réellement bénéfiques ? Peuvent-ils être dangereux ? Vos conseillers LaPrevention.fr font un tour d’horizon sur deux régimes tendances : le régime paléo et le crudivorisme.
Le régime paléolithique
Le régime paléolithique est un régime ancestral qui possède des avantages, certes, mais également des inconvénients voir des risques à l’usage.
Un peu d’histoire avant de débuter le régime paléolithique
- Le Paléolithique est non seulement la première époque de la Préhistoire qui s’achèvera dès l’apparition de l’écriture, soit environ 3 300 ans avant J-C. Pendant le paléolithique, tous les hommes sans exception sont des chasseurs-cueilleurs. Ils se nourrissent uniquement des ressources que leur offre Mère Nature. A cette époque de la Préhistoire, les humains ne sont ni agriculteurs ni éleveurs. Les produits qu’ils consomment sont issus de la chasse, de la cueillette, de la pêche, de la récolte des œufs, du ramassage des coquillages et du déterrage des tubercules. Autre point important de l’époque du Paléolithique, les hommes découvrent et maîtrisent le feu, et utilisent de nouveaux outils en os et en pierre.
- Le Néolithique est ensuite marqué par l’arrivée de la sédentarité, des produits laitiers et céréaliers. L’organisme des hommes est perturbé, eux qui vivaient depuis des centaines de milliers d’années de la chasse et de la cueillette.
- Puis arrive la révolution industrielle avec de nouveaux modes de consommation alimentaire de produits transformés industriellement : là encore, le corps des hommes n’a pas assez de temps pour s’y habituer, car il est génétiquement inadapté. Les besoins naturels de l’organisme ne sont pas couverts en totalité, ce qui favorise l’apparition de maladies de civilisations. Ces pathologies, causées par la façon dont les gens vivent, deviennent souvent chroniques. Aussi, les recherches archéologiques révèlent que lors du passage du Paléolithique au Néolithique, les hommes ont perdu en taille et en force.
Qu’est-ce que le régime paléolithique ?
Bien que remis à la lumière des projecteurs, le « régime paléo » est l’un des plus anciens du monde. C’est un régime ancestral, qui consiste à supprimer de son alimentation deux grands groupes : les produits laitiers et les céréales y compris le pain. D’autres aliments sont proscrits dans le cadre d’un régime paléo, comme les conserves, les légumes secs, les produits industriels, les viandes grasses, les produits sucrés, le sel, l’alcool, le café et les sodas.
Les protéines sont privilégiées, les vitamines des fruits, les fibres des légumes ainsi que les bonnes graisses, indispensables pour avoir de l’énergie.
Pour savoir comment débuter un régime paléo, il faut modifier vos habitudes alimentaires. Les aliments autorisés sont :
- Les poissons ;
- Les fruits de mer ;
- Les œufs ;
- Les viandes maigres ;
- La volaille
- Les noix ;
- Les graines ;
- Les légumes ;
- Le miel : étant une denrée rare à l’époque, il n’est autorisé qu’en petite quantité.
Les personnes pro régime paléolithique stricto sensu diront que certains produits actuels n’ont pas leur place dans ce type de diète. Néanmoins, d’autres les tolérerons, puisque cette diète ancestrale peut être adaptée à notre vie contemporaine. Par exemple, les huiles végétales bio et vierges, obtenues par première pression à froid sont acceptées, tout comme le riz et le sarrasin.
Quels sont les bienfaits du régime paléo pour la santé ?
Le régime paléolithique offre plusieurs bienfaits sur la santé. D’abord, les études démontrent qu’il favorise la perte de poids et la diminution du tour de taille. Les aliments consommés nous amènent plus rapidement à satiété, ce qui limite fortement le grignotage. La perte de masse grasse a du sens, puisque les aliments transformés sont prohibés, tout comme le sucre et le sel. Néanmoins, le régime paléo doit être de courte durée, et lorsqu’il est arrêté, c’est l’effet “yo-yo”.
Autres atouts santé de ce régime alimentaire : la diminution du risque d’apparition de maladies cardiovasculaires. Cependant, un excès de viande rouge a l’effet inverse : la diète ancestrale qui met à l’honneur les viandes rouges n’est donc peut-être pas idéale pour maintenir la santé du cœur. La réduction de l’inflammation et les bienfaits de ce régime sur la pression artérielle ne sont actuellement pas prouvés.
La recherche scientifique s’affaire pour tenter d’évaluer les effets positifs du régime paléo, prôné par de plus en plus d’individus. Pour l’heure, les études sont de trop courte durée et ne concernent pas suffisamment de personnes pour apporter des preuves tangibles des bienfaits durables de ce régime.
Ce régime paléo ancestral est-il dangereux ?
Certaines contraintes sont liées au régime paléolithique.
- Les produits d’aujourd’hui ont perdu en qualité nutritionnelle : les fruits contiennent moins de vitamines, les viandes plus de mauvaises graisses et les poissons renferment des substances toxiques s’ils sont consommés à haute dose.
- En outre, le régime paléo, par son mode de choix des aliments et de leur cuisson/préparation, est contraignant au niveau social.
- On ne peut pas non plus oublier qu’à l’heure où la préservation du bien-être animal et la lutte contre l’élevage intensif fait de plus en plus débat, est-il réellement dans l’intérêt du consommateur de manger autant de viande ?
- Le risque du régime paléolithique est également la carence en vitamines D.
- Par ailleurs, se priver totalement de produits laitiers, qui sont des sources importantes de calcium, peut nuire à la santé osseuse et à la bonne minéralisation des dents. A noter malgré tout que le régime paléolithique apporte d’autres éléments essentiels à l’absorption et à la rétention du calcium, comme le potassium. Aussi, un faible apport en sodium contribue à la conservation du calcium dans le corps. Grâce aux aliments riches en potassium et faibles en sodium consommés dans le régime paléo (fruits de mer, fruits, noix, poissons, etc.), le calcium est mieux conservé dans l’organisme.
- Enfin, ce type de diète est assez monotone et restrictif… mais à tout régime ses contraintes !
Le crudivorisme
Le crudivorisme est une alimentation dite « vivante » qui passe par la consommation de produits exclusivement crus.
Le crudivorisme : l’alimentation « vivante » par le cru ou peu cuit
Le crudivorisme, appelé aussi “alimentation vivante” est un régime alimentaire qui consiste à consommer uniquement des aliments crus. Dans ce sens, il est peut être considéré comme une variante du régime paléolithique. Il reste cependant autorisé de cuire certains aliments, à condition que la température de cuisson n’excède pas les 40° C.
L’un des arguments principaux des partisans du crudivorisme est que les Premiers Hommes ne cuisaient pas leurs aliments. Consommer cru est plus naturel et permettrait que les nutriments soient mieux tolérés par l’organisme. En effet, la chaleur de la cuisson entraîne la destruction d’une certaine quantité de vitamines, de minéraux et d’enzymes. Il serait donc préférable de manger cru, car les cellules contenues restent « vivantes » alors que la cuisson induit la mort cellulaire des aliments.
C’est pourquoi, dans le crudivorisme, tous les aliments crus, fermentés ou germinés sont autorisés :
- Les fruits frais ou secs ;
- Les légumes frais, secs ou déshydratés ;
- Les céréales ;
- Les graines ;
- Les purées d’oléagineux (amandes, noisettes, sésame, etc.) ;
- Le lait végétal ;
- Le porridge ;
- Le cacao cru ;
- Les smoothies de fruits et/ou de légumes ;
- Les graines germées ;
- Les algues, etc.
Certaines personnes crudivores se laissent parfois tenter par de la viande crue ou du poisson cru.
Quels sont les avantages du crudivorisme ?
- Les produits crus regorgent de nutriments non dégradés, ce qui permet de revitaliser l’organisme. Le gain d’énergie est l’un des bienfaits du crudivorisme.
- Manger cru aurait également l’avantage de détoxifier l’organisme en favorisant l’élimination des toxines.
- La perte de poids est aussi l’un des bénéfices du crudivorisme, puisque les produits transformés ou industriels sont prohibés.
Quels sont les inconvénients et les risques du crudivorisme ?
- Le régime cru a l’inconvénient d’être lassant et très contraignant d’un point de vue sociale. En pratique, tout est question d’équilibre. Il existe des aliments qu’il est préférable de consommer cru ou très peu cuit pour leur pouvoir anti-oxydant ou la prévention contre certains types de cancers. On pense par exemple aux légumes crucifères, comme le chou kalé ou le brocoli. La carotte regorge aussi de minéraux et de vitamines lorsqu’elle est consommée crue. Cuite, l’index glycémique est trois fois plus élevé. Mais ces aliments restent minoritaires dans notre alimentation actuelle…
- D’autre part, la cuisson joue un rôle clé dans la destruction d’éventuels micro-organismes pathogènes, potentiellement responsables d’intoxications chez l’homme. Ne plus cuire induit des risques d’indigestion ou d’intolérances car le crudivorisme ralentit et complexifie la digestion. Les muqueuses intestinales peuvent être irritées. Aussi, manger uniquement cru rend souvent le consommateur sujet aux ballonnements.
Un régime, pourquoi pas, mais pour quel objectif ?
Adopter de nouvelles habitudes alimentaires requiert de le faire sous le contrôle d’un professionnel.
Suivre un régime peut présenter certains avantages. Néanmoins, il convient de choisir le régime le plus adapté à votre état de santé et à votre objectif final. Souhaitez-vous retrouver de la vitalité, détoxifier votre organisme ou perdre du poids ?
Pour savoir quel régime est fait pour vous et surtout avant de vous lancer dans le régime paléo ou le crudivorisme, il est indispensable de consulter un professionnel de santé, comme un diététicien ou un nutritionniste. Tout régime, surtout s’il implique des privations importantes ou qu’il supprime des groupes d’aliments, doit être encadré par un spécialiste.
Par ailleurs, aucun régime ne doit être prolongé sans avis médical, au risque d’engendrer des carences importantes.
Le crudivorisme comme le régime paléolithique sont des pratiques alimentaires qui tendent à éviter les produits gras et sucrés, les produits industriels voire ultra transformés, et invitent à la consommation de produits frais, locaux et vrais. Pour votre santé, ne vous conformez pas à l’un ou l’autre mais privilégiez le plus possible une alimentation naturelle, écoresponsable et vraie : pourquoi pas essayer l’alimentation intuitive ? Il n’existe pas de régime miracle.