La cigarette électronique est le nom commun donné pour SEDEN (systèmes électroniques de délivrance de la nicotine). Tendance et censé aider le fumeur au sevrage tabagique, son usage est parfois détourné, notamment en ce qui concerne la puff. La cigarette électronique est-elle moins dangereuse que le tabac ? Quels sont les dangers de la e-cigarette pour la santé ? Nos conseillers LaPrevention.fr vous aident à faire les bons choix.
E-cigarette versus cigarette classique : similitudes et différences
Le principe de la cigarette électronique est de chercher à reproduire l’action de fumer, mais dans des conditions plus saines pour l’utilisateur : à l’aide d’un vapoteur.
La cigarette électronique
Le secteur de la cigarette électronique est en plein essor, le vapotage étant considéré comme moins dangereux pour la santé de l’homme. La « e-cig » confère au consommateur une sensation sécuritaire par rapport à la cigarette, car elle ne contient pas de tabac.
La cigarette électronique est un dispositif constitué d’une batterie, d’une résistance et d’un clearomiseur. La batterie sert à charger la e-cigarette, pour un temps de vapotage plus ou moins long selon les modèles. Le clearomiseur est un réservoir contenant le liquide. Quant à la résistance, c’est grâce à elle que le e-liquide est chauffé. En résumé, la batterie chauffe la résistance immergée dans le liquide afin de créer la fumée de vapotage. Ce processus reproduit la bouffée qui brûle le tabac afin de produire de la fumée de cigarette.
Quels sont les composants de la cigarette électronique ?
Les liquides sont moins nocifs, notamment pour l’entourage, car ils ne contiennent ni goudron ni monoxyde de carbone. Les liquides pour cigarette électronique sont fabriqués avec du propylène glycol, substance chimique largement utilisée dans l’industrie agro pharmaceutique et alimentaire. Ils sont également composés de glycérol, qui est de la glycérine végétale. C’est du glycérol que va dépendre la densité et la quantité de vapeur émise lors du vapotage. Parfois, les liquides peuvent contenir également de l’eau et de l’éthanol. A cette base sont ajoutées des substances synthétiques offrant un goût ou une saveur, dont les plus fréquentes sont le menthol et les esters aux goûts fruités. Enfin, ils contiennent ou non de la nicotine à des taux différents.
Sur l’année 2019-2020, l’Agence nationale de sécurité sanitaire nous informe que plus de 12 000 substances sont utilisées comme ingrédients pour la cigarette électronique et que chaque e-liquide contient entre 2 et 16 ingrédients.
Zoom sur les puffs et la législation en France
La puff est également une cigarette électronique et son utilisation est de plus en plus fréquente chez les mineurs.
La puff, un produit tendance chez les jeunes
La puff est un dispositif de vapotage. Cependant, à l’inverse de la e-cig qui est rechargeable, la puff est une petite cigarette électronique jetable. La puff, pour “bouffée” en anglais, est préremplie et préchargée afin de diffuser des arômes, sucrés la plupart du temps. Elle est très prisée chez les jeunes et les adolescents, devenue une tendance propulsée par le réseau Tiktok.
Néanmoins, ce phénomène alerte le porte-parole des acteurs de lutte contre le tabagisme : l’Alliance contre le tabac. En effet, ces produits contenant, pour la plupart, de la nicotine, font l’objet de promotions croissantes, avec un packaging coloré et des arômes fruités ou sucrés, ce qui les rend attrayants pour le jeune public. Le souci majeur et premier, c’est que la cigarette électronique incite les non-fumeurs à devenir fumeurs et n’est alors plus un outil de sevrage.
Que dit la réglementation française ?
D’après le ministère de la Santé, la vente des puffs est, en théorie, interdite aux mineurs. D’autre part, les fabricants français et étrangers sont dans l’obligation de notifier les produits destinés au marché français, en se référant à la liste disponible sur le site de l’Anses. Toutefois, certains fabricants parviennent à passer entre les mailles du filet, en vendant des puffs sur internet, qui contiennent des taux de nicotine parfois supérieurs aux taux autorisés par les autorités françaises.
Par ailleurs, la promotion et la publicité des produits de vapotage sont proscrites. La puff fait l’objet d’une forte promotion sur les réseaux sociaux, ce qui a poussé le ministère de la Santé à faire un signalement au Parquet.
Enfin, les produits de vapotage doivent contenir des taux de nicotine inférieurs à 20mg/ml et se soumettre à un étiquetage en règle.
Avantages et inconvénients des cigarettes électroniques
La science s’intéresse de plus en plus aux effets, positifs ou délétères, de la cigarette électronique.
Les différences positives par rapport à la cigarette de tabac
Ce que l’on sait aujourd’hui, c’est que les composants de la cigarette sont très nocifs pour la santé. Mercure, goudron, polonium 20, cadmium, arsenic, toluène… la cigarette regorge de substances dangereuses. On compte pas moins de 7 000 produits chimiques contenus dans la fumée de tabac lors de la combustion, dont 70 sont reconnus comme substances cancérigènes.
La feuille de tabac, elle, n’est pas toxique. Toutefois, c’est lors de la combustion qu’elle devient hautement nuisible pour l’organisme. Quant à la nicotine, c’est elle qui est à l’origine de la dépendance du fumeur.
Lors du vapotage, il y a absence de combustion, le but de la résistance étant de créer une fumée de vapeur. Le monoxyde de carbone, les particules fines et les agents irritants sont inexistants lors du vapotage avec une e-cig.
Même si l’on manque encore de recul sur les effets à long terme de la cigarette électronique et que la communauté médicale est parfois divisée quant à l’usage de celle-ci, il apparaît que la e-cig est moins nocive pour la santé de l’homme. Peut-être vaut-il mieux vapoter que fumer, mais la meilleure solution reste encore de ne rien inhaler.
Et l’impact environnemental ?
Du côté de l’impact environnemental, la cigarette électronique est moins polluante que la cigarette. En effet, les mégots détruisent la planète : le mégot de cigarette a une durée de vie de 12 ans environ. Du côté des emballages de cigarettes, là encore, ce n’est pas très bon pour notre chère Terre, car ils sont fabriqués avec du plastique, de l’aluminium et de la cellophane. Aussi, la conception du filtre et du papier de cigarette coûte cher en quantité de bois.
Quant à la cigarette électronique, sa batterie peut être recyclée comme la pile. Concernant les flacons de e-liquides, il vaut mieux les choisir en plastique recyclé. Vous avez également l’option d’acheter une plus grande contenance afin de réduire la quantité de déchets de petits flacons.
La cigarette électronique est-elle dangereuse ?
Depuis 2014, les études scientifiques se multiplient afin de connaître les bénéfices et les risques liés au vapotage. Pour l’heure, il est avéré que le rythme cardiaque augmente en inhalant la vapeur de cigarette électronique. Aussi, quelques cas d’explosion ont été rapportés, provoquant brûlures et blessures chez le consommateur. Ces explosions étaient liées à une mauvaise qualité de batterie. Dans une moindre mesure que pour la cigarette, les composés de la vapeur d’e-cig favorisent le stress oxydatif des cellules, pouvant être responsable de la survenue de certaines pathologies.
Par ailleurs, les sels nicotiniques contenus dans les e-liquides sont susceptibles d’irriter les voies respiratoires. Concernant l’utilisation de la puff chez les jeunes, il convient également d’alerter sur les risques qu’ils deviennent fumeurs après avoir commencé par inhaler la vapeur de la cigarette électronique jetable.
Et si on choisissait plutôt d’arrêter de fumer ?
La cigarette électronique peut aider au sevrage tabagique, mais le mieux est de traiter la dépendance comportementale avec des moyens pharmaceutiques ou naturels.
Avec une cigarette électronique sans nicotine ?
La cigarette électronique peut être une solution au sevrage tabagique. En effet, Santé Publique France a publié une enquête révélant que l’usage régulier de la cigarette électronique est associé à une baisse de la consommation de cigarettes de tabac. Elle est également liée à une augmentation des fréquences de tentatives d’arrêt du tabac. Pour autant, aucune preuve scientifique n’en a encore apporté la preuve.
Le mieux est bien évidemment d’arrêter de fumer, sans passer par le vapotage. Néanmoins, il est très difficile de stopper la cigarette du jour au lendemain, surtout pour un fumeur de longue date. Il convient alors de demander conseil à son médecin, à son pharmacien, voire à un tabacologue : ces spécialistes de notre santé peuvent aider le patient à identifier les causes de son addiction. Une fois le besoin identifié, plusieurs mesures sont proposées afin de vaincre l’envie de fumer.
Les solutions pour arrêter : substituts nicotiniques et remèdes naturels
- Les dispositifs transdermiques
Le patch de nicotine est un dispositif pharmaceutique très efficace pour arrêter de fumer. Combiné à de la volonté, ce substitut nicotinique aide le fumeur à lutter contre la dépendance à la nicotine. La durée de pose du patch ainsi que sa teneur en nicotine sont variables. Pour bien les choisir, il convient de demander conseil à votre pharmacien.
- L’hypnose
L’hypnose est une médecine douce permettant de travailler sur la cause du tabagisme, mais aussi sur les mécanismes inconscients relatifs à la cigarette. En effet, elle agit sur la dépendance comportementale au tabac. Une séance peut s’avérer efficace. Les personnes moins réceptives devront probablement suivre plusieurs séances d’hypnose.
- Quelles plantes pour arrêter de fumer ?
Les plantes sont de précieuses alliées pour le sevrage tabagique. Elles agissent notamment pour calmer les effets secondaires liés à l’arrêt du tabac, comme l’anxiété, la nervosité, l’irritabilité ou le besoin de fumer. Il peut s’agir du millepertuis, de la valériane, du kudzu ou de la griffonia.
