Environ 9 à 10 millions de français vivent quotidiennement avec l’arthrose. Cette maladie rhumatismale, douloureuse et handicapante, est en effet fréquente notamment après 65 ans. Mais s’il n’existe pas encore de traitement pour soigner l’arthrose, en subir les douleurs et les conséquences sur la qualité de vie n’est pas une fatalité. Des solutions existent pour limiter sa progression, réduire les douleurs et conserver une bonne mobilité le plus longtemps possible.
Causes, traitements, gestes préventifs…Le point complet sur l’arthrose.
Qu’est-ce que l’arthrose ?
L’arthrose est une maladie chronique évolutive touchant les articulations. Le cartilage, qui recouvre l’extrémité des os au niveau des articulations, s’use de manière anormale. Les os finissent par se toucher, entraînant une inflammation et la formation d’excroissances (ostéophytes).
Elle provoque alors des douleurs (plus ou moins importantes selon la localisation et l’évolution de la maladie) et une gêne, voire une incapacité, dans les mouvements du quotidien.
Facteurs de risque et symptômes de l’arthrose
Pourquoi certaines personnes sont-elles plus touchées que d’autres ? Comme se manifeste la maladie ? Le point sur les symptômes et les facteurs de risque.
Signes cliniques : comment se manifeste l’arthrose ?
Toutes les articulations du corps humain peuvent être atteintes d’arthrose. Toutefois, certaines sont plus concernées que d’autres. Selon Arsylab, à la première place du podium on trouve les cervicales et lombaires (70 à 75%) suivi du genou (40%), du pouce (30%), hanche et cheville (10%) et les épaules (2%).
L’arthrose se traduit principalement par des douleurs et un raidissement de l’articulation. Cette douleur est fonctionnelle : elle se manifeste essentiellement lorsque l’articulation est sollicitée et se calme au repos. Ainsi, certaines arthroses sont asymptomatiques et se révèlent uniquement lors d’une radiographie.
La maladie et les raideurs articulaires évoluent la plupart du temps sur plusieurs années ou dizaines d’années (sauf cas exceptionnels à l’évolution rapide). Elle peut être particulièrement invalidante au quotidien notamment pour l’arthrose du genou et de la hanche. D’où l’importance des mesures de prévention pour retarder et limiter les symptômes.
Les facteurs de risques de l’arthrose
Un certain nombre de facteurs ont été identifiés comme favorisant ou aggravant l’arthrose. Bien les connaître c’est pouvoir mieux lutter contre la maladie :
- Travail. Des positions ou actions répétées peuvent fragiliser le cartilage, surtout en cas de chocs fréquents ou de vibrations.
- Traumatismes articulaires. Entorse, fracture, luxation…entraînent parfois une arthrose plusieurs années après, de même que la pratique intensive d’un sport.
- Surpoids et obésité, en raison de la pression exercée sur les articulations, notamment du genou
- Prédisposition génétique, en particulier pour l’arthrose de la main, des doigts et l’arthrose du genou
- Maladies métaboliques qui entraînent un dépôt de cristaux dans les articulations (par exemple la goutte).
- Âge. Le risque augmente à partir de 50 ans et les femmes sont généralement plus touchées que les hommes.
Le traitement de l’arthrose
Il n’existe pas de remède miracle contre l’arthrose. La prise en charge médicale reste toutefois indispensable pour traiter la douleur, gagner en confort de vie, en mobilité et éviter l’opération chirurgicale.
Les traitements médicamenteux contre les symptômes de l’arthrose
Il est important de consulter votre médecin si vous ressentez des douleurs aux articulations ou constatez une évolution d’une arthrose déjà déclarée. Il pourra vous prescrire les traitements suivants :
- Anti-douleurs : paracétamol ou antalgiques à base de dérivés de morphine pour les douleurs les plus importantes. Dans tous les cas, le traitement doit être le plus court possible.
- Anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS), sous forme de pommade, gel ou comprimés. Ils soulagent rapidement la poussée inflammatoire et les douleurs associées.
- Infiltrations. Votre médecin ou rhumatologue peut effectuer des infiltrations de corticoïdes pendant la crise, au niveau de l’articulation. Des infiltrations d’acide hyaluronique et de concentrés plaquettaires (PRP) ont également montré leur efficacité pour réduire la douleur sur des formes peu évoluées de la maladie.
- Autres médicaments ? Des anti-arthrosiques symptomatiques d’action lente (AASAL) sont également disponibles : chondroïtine, glucosamine…Leur efficacité ne fait pas encore l’objet d’un consensus et ils ne sont pas remboursés.
Les solutions non médicamenteuses
Voici quelques pistes pour soulager les poussées d’arthrose.
- Réduire la douleur et l’inflammation par l’application de froid sur l’articulation
- Soulager l’articulation en utilisant des aides techniques (canne de marche, semelles orthopédiques, orthèses…)
- Perdre du poids (quelques kilos en moins suffisent pour protéger l’articulation et réduire les douleurs)
- Rééducation. L’exercice musculaire et les étirements permettent de maintenir plus longtemps une bonne mobilité et la stabilité de l’articulation. Les séances chez le kiné ne doivent donc pas être sous estimées !
Et l’opération chirurgicale ?
La chirurgie est utilisée dans des cas restreints, essentiellement pour l’arthrose du genou et de la hanche lorsque la marche devient difficile, voire impossible, ou les douleurs trop importantes. La plupart du temps il s’agit de poser une prothèse de genou ou de hanche.
Prévenir l’arthrose et retarder son évolution
Plusieurs solutions simples permettent de prévenir la maladie et de mieux vivre avec.
L’alimentation anti-arthrose
Pour lutter contre l’arthrose, il faut favoriser une alimentation anti-inflammatoire et antioxydante. En neutralisant les radicaux libres, elle permet de baisser l’inflammation et donc de ralentir l’usure du cartilage (et les douleurs qui vont avec).
Alors, qu’ y a-t-il au menu ?
- Oméga 3 (anti-inflammatoires) nécessaires pour contrebalancer l’excès d’oméga 6 (inflammatoires) qui règne souvent dans nos assiettes. Poissons gras, œufs, graines de lin, noix, huile de colza, huile d’olive pour la cuisson…
- Fruits et légumes. Parmi les champions de l’anti-oxydation : baies et fruits rouges, agrumes, kiwis, brocolis, choux fleur, choux, navet, épinard…
- Épices : curcuma, gingembre, curry, poivre noir, cannelle
- Protéines animales de bonne qualité (sans excès de viande rouge) en alternance avec des protéines végétales
À l’inverse, il est conseillé de diminuer, voire de supprimer, le gluten et les produits laitiers. Une envie de yaourt ou de fromage ? Privilégier ceux au lait de chèvre ou de brebis. Le beurre peut être remplacé par du ghee (beurre clarifié).
Activité physique
Le sport est indispensable pour perdre du poids et éviter de surcharger les articulations. Il permet également de maintenir vos muscles en bonne santé et facilite vos mouvements et votre mobilité sur le long terme.
Bien sûr, il est nécessaire de choisir une activité adaptée à la localisation et à l’évolution de votre arthrose. Le vélo et la natation sont ainsi particulièrement recommandés pour les arthroses du genou car sans impacts articulaires. Demandez conseil à votre médecin.
Relaxation
La détente mentale et musculaire permet d’atténuer la douleur : exercices de respiration, musiques de relaxation, méditation, visualisation, sophrologie, cohérence cardiaque…Le choix est vaste pour trouver la pratique qui vous conviendra.
Vers quels professionnels médicaux se tourner ?
- Votre médecin traitant est votre interlocuteur principal. Il doit être consulté en première intention en cas de douleur articulaire. L’examen de votre articulation (raideur, douleur), complété par une radiographie, permet de poser le diagnostic de l’arthrose.
Il vous prescrira éventuellement un traitement anti douleur et des séances de rééducation et organisera le suivi et la surveillance de la maladie.
- S’il l’estime nécessaire, votre médecin généraliste vous oriente vers un rhumatologue, médecin spécialiste des os, articulations, muscles et tendons.
Ce dernier pourra mettre en place des examens complémentaires (scanner, IRM, scintigraphie osseuse…) et des traitements adaptés (infiltrations, ponctions…).
- Médecins généralistes et rhumatologues travaillent en collaboration avec d’autres professionnels de santé et vous orienteront si besoin vers un kinésithérapeute, ergothérapeute, podologue, médecin du sport, chirurgien…