En France, la réglementation encadre de près les mentions qui doivent ou peuvent figurer sur les étiquettes nutritionnelles des denrées alimentaires. Elles se présentent sous la forme d’une étiquette nutritionnelle. Comment déchiffrer ces informations pour vous guider dans vos choix ? Elise, diététicienne vous répond.
Quelles sont les mentions qui doivent figurer obligatoirement sur les étiquettes nutritionnelles ?
E.S. : L’étiquetage des denrées alimentaires préemballées doit être clair et répondre à des règles précises. Certaines de ces mentions nous apportent en effet des informations clés sur la qualité nutritionnelle de l’aliment. Il s’agit notamment de :
- La liste des ingrédients : ils doivent tous y être cités dans l’ordre décroissant de poids. L’ingrédient présent en plus grande quantité dans le produit est celui cité en premier dans la liste des ingrédients ;
- La déclaration nutritionnelle : ce tableau mentionne l’énergie en kJ et en kcal et les quantités des nutriments pour 100 g d’aliment ;
- La quantité de produit, en poids ou en volume ainsi que le poids net, le cas échéant.
Quelles peuvent être les mentions facultatives sur les étiquettes nutritionnelles?
E.S. : Parmi les mentions facultatives, il y en a une qui peut être particulièrement intéressante, c’est celle qui concerne les valeurs nutritionnelles pour une portion de l’aliment. En effet, ces valeurs, lorsqu’elles sont données pour 100 g, ont l’avantage de permettre de comparer les aliments entre eux. Les valeurs à la portion sont plus utiles pour les consommateurs qui ont besoins de comptabiliser leurs apports, comme l’apport en glucides dans le cas d’un diabète.
Le Nutri-Score fait également partie de ces mentions facultatives. Ce sont les marques qui décident volontairement de le mentionner, en sachant que dès lors qu’elles font ce choix, il doit figurer sur tous les produits commercialisés par la marque. Une obligation qui évite qu’il ne soit mis en avant que sur les produits aux meilleurs profils nutritionnels.
Un emballage peut aussi faire apparaitre :
- Des mentions réglementées telles que « fermier » ou « biologique » ou des labels de qualité
- Des mentions apposées à des fins marketing comme « naturel » ou « sans conservateurs » à condition qu’elles ne soient pas trompeuses pour le consommateur.
- D’autres scores ou systèmes de notation : score Siga pour évaluer le degré de transformation, Eco-Score ou Planet-Score pour un indicateur environnemental…
Peut-on se fier aux scores et aux différents systèmes de notation sur les étiquettes nutritionnelles?
E.S. : Il n’est pas évident de s’y retrouver dans la multitude de scores, c’est vrai ! Sachez que le Nutriscore et le score Siga ont été développés en s’appuyant sur des travaux de recherche menés par des scientifiques renommés.
Pour ce qui concernent les scores environnementaux, s’ils ont été développés de façon sérieuse, ils ne prennent pas en compte les mêmes critères. Certains favorisent le cycle de vie des produits, d’autres le bien-être animal ou encore la responsabilité sociale des entreprises.
Enfin les applications telles que Yuka ou Open Food Facts ont développé leurs propres critères de notation.
Tous ces systèmes d’évaluation ont des avantages et des inconvénients, mais ils ont pour point commun de vous encourager à choisir de façon éclairée ce que vous allez mettre dans votre assiette.
Mais alors, concrètement, je fais comment pour choisir ?
E.S. : En premier lieu, vous pouvez vous fier au Nutri-Score s’il est présent. A défaut, il faut regarder la liste des ingrédients. Elle doit être la plus courte possible. Si le produit contient plus de trois additifs (Ex : méthylcellulose, gommes, colorants, etc.) dans sa composition, cherchez une alternative ou limitez-en la consommation.
Puis vous pourrez consulter le tableau des valeurs nutritionnelles. Favorisez les produits avec le moins de sel et la moins grande proportion d’acides gras saturés et de sucre.
Le tout en comparant, de préférence, les valeurs nutritionnelles à la portion.
Comment s’y retrouver face aux « nouveaux » aliments comme les substituts végétaux ?
E.S. : On trouve de plus en plus d’alternatives végétales dans les rayons des magasins, qui sont des substituts aux produits d’origine animale et qui en ont l’aspect, comme le steak, les boulettes ou le haché.
Leur point commun est d’apporter des protéines par le biais de céréales (avoine, sarrazin…) ou des légumineuses (soja, pois-chiches, lentilles…)
Vous pouvez appliquer les critères de choix que nous avons évoqué précédemment en regardant le Nutri-Score, la liste des ingrédients puis le tableau des valeurs nutritionnelles.
Plus généralement, on distingue deux familles de substituts :
Les premiers utilisent des ingrédients sous leur forme habituellement consommée ou peu transformée (farine de pois-chiches, semoule de maïs…).
Les seconds contiennent des protéines extraites de céréales ou de légumineuses. La liste des ingrédients mentionne alors « protéines de soja » ou « protéines de blé ». Il s’agit alors de produits ultra-transformés et donc à éviter.
Je vous suggère d’ailleurs une alternative sûre : réalisez vous-même votre galette végétale ! Vous en trouverez facilement la recette sur internet.
Forts de ces conseils, vous voilà armés pour passer les emballages et leur étiquette nutritionnelle au crible et faire les choix les plus judicieux.