Maladie longtemps ignorée et méconnue, l’endométriose est en réalité une affection gynécologique répandue. Elle touche une à deux femmes sur dix en moyenne, soit 2 à 4 millions de Françaises en âge d’avoir des enfants. Pathologie parfois silencieuse, elle peut être aussi très handicapante au quotidien. Des incompréhensions restent encore en suspens autour de la maladie et c’est pourquoi l’écoute des femmes et la recherche scientifique sont deux éléments clés dans le cadre de la lutte contre l’endométriose.
Qu’est-ce que l’endométriose ?
L’endométriose touche la muqueuse utérine dont une partie migre en dehors de l’utérus. Les symptômes sont caractéristiques.
Définition de l’endométriose
L’endométriose se définit par un état pathologique chronique (-ose) de la paroi qui tapisse l’intérieur de l’utérus (endomètre). C’est donc une maladie gynécologique complexe de la femme qui affecte son appareil génital. Les causes de l’endométriose sont encore mal identifiées. Toutefois, nous savons qu’elle se caractérise par la présence de tissu semblable à la muqueuse utérine en dehors de la cavité utérine. Ce tissu réagit aux modifications hormonales durant les règles. Lorsque l’utérus se contracte pour évacuer la muqueuse et le sang lors des menstrues, une partie est envoyée dans les trompes de Fallope, puis atteint la cavité abdomino-pelvienne. Le sang, qui contient des cellules endométriales et de la muqueuse utérine va alors s’implanter et se développer sur les organes génitaux (les ovaires, les trompes, l’uretère, etc.), mais aussi sur d’autres parties du corps, comme la vessie, le diaphragme ou le péritoine.
L’endométriose peut être asymptomatique (absence de symptômes), ce qui rend parfois son diagnostic difficile. Cependant, il arrive que la maladie entraîne des symptômes qui sont parfois invalidants pour la patiente. En effet, environ 40 % d’entre elles souffrent physiquement, en particulier pendant les règles.
Les symptômes de l’endométriose
L’endométriose se manifeste de différentes façons, mais le symptôme le plus fréquent est la douleur menstruelle. Néanmoins, ce signe n’est pas systématiquement révélateur de la maladie, puisqu’il peut s’agir d’une inflammation liée aux règles, surtout si la prise de paracétamol fait disparaître la douleur.
En revanche, il peut s’agir d’endométriose si les règles douloureuses :
- Apparaissent chaque mois en même temps que les menstrues ;
- Ne diminuent pas avec un antalgique ;
- Vous empêchent de pratiquer vos activités habituelles (travail, études, etc.).
Il arrive assez fréquemment que ces douleurs menstruelles s’accompagnent de saignements abondants, contenant parfois des caillots sanguins. Il peut aussi s’agir de spotting, c’est-à-dire de traces de sang indolores qui surviennent en dehors des règles.
D’autres signes peuvent également être associés à la maladie :
- Douleurs pelviennes et lombaires : douleurs dans le bas ventre, sciatique, cruralgie (douleurs irradiant dans la jambe) ;
- Dyspareunie : douleurs lors des rapports sexuels ;
- Troubles digestifs : diarrhée, constipation ;
- Infections urinaires : douleurs à la miction (action d’uriner), sensation de brûlures, hématurie (sang dans les urines) ;
- Fatigue chronique.
Enfin, l’endométriose peut être associée à une infertilité : votre médecin spécialiste ou médecin traitant seront vos meilleurs conseillers pour poser le bon diagnostic.
L’importance du diagnostic précoce de l’endométriose
Le diagnostic de l’endométriose est parfois long et difficile, c’est pourquoi vous ne devez pas hésiter à consulter votre médecin en cas de douleurs menstruelles.
Est-ce qu’un symptôme veut dire que vous êtes atteinte par l’endométriose ?
Présenter l’un des symptômes énumérés ci-dessus ne veut pas toujours dire que vous êtes atteinte d’endométriose. Effectivement, puisque toutes les femmes peuvent ressentir des douleurs pendant les règles. Néanmoins, toute douleur doit être signalée à votre médecin ou à votre gynécologue.
Plus le diagnostic de l’endométriose est posé tôt et plus vite vous pourrez bénéficier d’une prise en charge adaptée. C’est important, surtout quand on sait que certaines femmes sont diagnostiquées environ 7 ans après leurs premières règles douloureuses.
Savoir quand consulter
Aucune femme n’est trop jeune pour être atteinte d’endométriose. Les femmes souffrant de la maladie évoquent régulièrement des douleurs de règles importantes pendant leur adolescence. C’est pourquoi, si vous êtes jeune (entre 15 et 25 ans) et que vous présentez des douleurs menstruelles, une consultation médicale rapide s’impose, notamment si :
- Les douleurs reviennent chaque mois ;
- L’antispasmodique (de type Spasfon) ou l’antalgique (paracétamol) ne soulage pas vos symptômes ;
- Les douleurs vous mènent à l’absentéisme (scolaire ou professionnel).
Rassurez-vous, plus le diagnostic de l’endométriose s’établit tôt et au mieux sont conservées votre qualité de vie et vos chances d’avoir un enfant.L’endométriose est une pathologie dont on parle dans l’actualité, les tabous se lèvent petit à petit. Souffrir pendant vos règles n’est pas un phénomène normal, ni naturel. Si vous souffrez, il est vivement conseillé d’en parler à votre médecin.
Comment diagnostiquer l’endométriose ?
La consultation avec votre médecin généraliste, votre gynécologue ou encore une sage-femme débute par un échange. Le professionnel de santé vous pose des questions sur vos symptômes, vos ressentis et vos antécédents familiaux/médicaux. L’écoute que saura vous apporter le professionnel de santé est capitale dans votre prise en charge et dans la qualité du diagnostic qui sera posé ultérieurement.
Dans un second temps, il procède à un examen clinique ou gynécologique si vous êtes chez un spécialiste. Le gynécologue peut pratiquer un toucher vaginal afin d’explorer les organes génitaux. Des examens complémentaires peuvent être prescrits pour détecter l’endométriose :
- L’échographie abdomino-pelvienne : souvent réalisée par voie endovaginale (sonde introduite dans le vagin), elle permet une visualisation de haute qualité des lésions. Cet examen n’est pas douloureux, mais peut-être un peu gênant ;
- Une IRM (Imagerie par résonance magnétique) : selon les symptômes, l’IRM est prescrite pour rechercher des lésions au niveau du péritoine ou des viscères et pour déterminer le nombre de lésions ainsi que leur emplacement.
Un second avis médical est toujours utile, surtout lorsque le diagnostic est difficile. Il peut donc s’avérer judicieux de faire appel à une autre équipe d’experts. C’est pourquoi le partenaire de M comme Mutuelle, deuxièmeavis.fr, permet une seconde lecture de vos examens tels que l’IRM.
Plusieurs applications, en partenariat avec l’Association française de lutte contre l’endométriose, peuvent également vous aider à diagnostiquer la maladie. Elles permettent également d’optimiser votre parcours de soins, de vous sentir soutenue et écoutée, mais aussi de participer à la recherche scientifique en partageant vos données. Les applications sont nombreuses :
- Apaisia ;
- Easyendo ;
- Ziwig ;
- Lyv ;
- LUNA ;
- Etc.
Comment soulager l’endométriose ?
Le traitement de l’endométriose repose sur la médecine classique, mais les méthodes naturelles peuvent vous aider à soulager vos symptômes.
La médecine allopathique
Le traitement est recommandé si l’endométriose impacte votre vie quotidienne. En première intention, selon le récent avis de la Haute Autorité de Santé, des médicaments hormonaux peuvent être prescrits. La pilule contraceptive peut être donnée, car en supprimant les règles, les douleurs et les lésions disparaissent. Il peut également s’agir de la pose d’un stérilet hormonal.
En cas d’inefficacité, d’aggravation des symptômes ou d’apparition de nouveaux symptômes, la chirurgie peut être conseillée en dernier recours. L’intervention est complexe, elle consiste à retirer les nodules sur les organes concernés par les lésions d’endométriose.
Les approches complémentaires
En complémentarité de la médecine conventionnelle, il est possible de soulager les symptômes liés à l’endométriose et d’améliorer votre qualité de vie grâce à des médecines douces.
- La kinésithérapie et l’ostéopathie : libérer les tensions et retrouver de la mobilité au niveau du bassin ou des lombaires ;
- Le yoga ou le Tai Chi : pour améliorer la gestion de la douleur ;
- La méditation : pour mieux appréhender la maladie ;
- La Médecine Traditionnelle Chinoise : stimulation énergétique du corps grâce à l’acupuncture ;
- La cure thermale : décongestionner le corps, vertus anti-inflammatoires et reminéralisantes ;
- Enfin, l’hygiène de vie est indispensable. Essayez d’avoir une alimentation saine et équilibrée en consommant des produits frais et de saison. Un régime anti-inflammatoire peut s’avérer efficace pour soulager les douleurs. Le tabac et l’alcool sont à éviter pour préserver votre santé.
Depuis 2022, les femmes qui souffrent de douleurs chroniques liées à l’endométriose peuvent faire reconnaître la maladie comme une Affection de Longue Durée (ALD). Hors de la liste des ALD 30, l’endométriose correspond à l’ALD 31. Néanmoins, cette reconnaissance n’est accordée que sous conditions et des disparités au niveau régional sont à souligner.
C’est pourquoi le combat contre l’endométriose doit continuer afin d’apporter une meilleure qualité de vie à chacune des femmes qui souffrent de cette maladie gynécologique.