Selon l’Assurance Maladie, 5 % de la population française serait concerné par le syndrome de l’intestin irritable. Cette anomalie, encore méconnue, reste sans gravité, mais responsable d’une gêne importante. Qu’est-ce que l’hyper perméabilité de l’intestin ? Qu’est-ce qui favorise ou au contraire évite l’hyperperméabilité intestinale ? Comment prendre soin de ses intestins à travers une alimentation saine, des compléments (probiotiques) et des habitudes de vie ? Nos conseillers LaPrevention.fr vous guident pour un microbiote équilibré !
Qu’est-ce que l’intestin irritable ?
Aussi appelé « l’intestin qui fuit » (Leakey Gut), l’hyperperméabilité intestinale résulte d’un dérèglement de la paroi de l’intestin : lorsque la muqueuse intestinale est altérée et enflammée.
Le rôle de l’intestin grêle et celui de sa barrière intestinale
L’intestin grêle permet de digérer et d’absorber les nutriments issus de notre alimentation afin de les redistribuer dans notre métabolisme. Que ce soit pour notre système nerveux, cardiovasculaire, nos articulations ou bien notre peau, il alimente tout notre corps et veille à son bon fonctionnement.
Le saviez-vous ? L’intestin grêle reste l’organe clé de notre défense immunitaire (près de 60 % de nos cellules immunitaires s’y trouvent !).
Sa muqueuse, quant à elle, constitue une barrière entre le milieu intérieur et l’environnement extérieur, et permet de sélectionner les (bonnes) substances qui vont entrer dans l’organisme. On parle ici aussi du microbiote intestinal. En adhérant à la muqueuse intestinale, le microbiote empêche les micro-organismes pathogènes de coloniser notre intestin.
Définition de la perméabilité intestinale et symptômes courants
L’hyperperméabilité intestinale est une condition dans laquelle la paroi intestinale est plus perméable qu’elle ne devrait l’être. On parle aussi d’état inflammatoire et d’intestin « passoire ». Cela permet à des substances indésirables, telles que des bactéries, des toxines et des aliments non digérés, de pénétrer dans la circulation sanguine.
Un intestin poreux peut donc entraîner une variété de problèmes de santé tels que :
- des troubles digestifs (diarrhées, selles molles, ballonnements, douleurs abdominales…),
- des maladies auto-immunes (sclérose en plaques, fibromyalgie, diabète de type 1, maladie de Crohn…),
- une intoxication sanguine et causer un œdème des membres inférieurs
- des intolérances alimentaires (gluten, caséine…),
- des douleurs articulaires,
- des maux de tête,
- des allergies (asthme, rhinite…),
- des problèmes cutanés (eczéma, acné, psoriasis, urticaire…),
- de la fatigue (en cas de surcharge hépatique),
- des troubles de l’humeur, une dépression…
Les facteurs de risque de l’hyperperméabilité intestinale
Que provoque (ou aggrave) le syndrome de l’intestin poreux, comment s’en prémunir ? ET comment le diagnostiquer à temps ?
Les facteurs de risque liés à la perméabilité intestinale
Un mauvais transit et le syndrome de l’intestin irritable peuvent être causés par :
- Les substances ingérées
- l’alimentation moderne, inadéquate, et les produits ultras transformés (additifs et conservateurs, pesticides…)
- la prise de médicaments (antibiotiques, anti-inflammatoires, corticoïdes…)
- la consommation de substances toxiques : métaux lourds, drogues, alcool, tabac…
- Le mode de vie
- la qualité du sommeil
- la pratique d’un sport intensif
- le stress (qui favorise les processus inflammatoires et les lésions)
- Un dérèglement biologique
- une dysbiose (déséquilibre de la flore intestinale)
- un déficit en enzymes digestives
- un déficit en IgA (Immunoglobuline A) suite à des infections fréquentes
Prévention : l’importance de la détection précoce et du diagnostic
En cas de symptômes et de troubles associés, il est recommandé de consulter son médecin traitant. Ce dernier pourra vous orienter vers un hépato-gastro-entérologue, médecin spécialiste du tube digestif et de tous ses organes.
Via un test, il est possible de mesurer indirectement la perméabilité intestinale en comparant l’élimination urinaire de molécules (saccharides) ingérées. Une quantité élevée de lactulose dans les urines serait le signe d’un intestin perméable. Enfin, un autre examen est aussi possible : la prise de sang. Un taux élevé de zonuline dans le sang peut signifier que l’intestin est poreux.
Les habitudes alimentaires (et de vie) à adopter en cas de perméabilité intestinale
Le traitement de l’intestin irritable passe par la modification des régimes alimentaires, mais aussi via une bonne hygiène de vie.
L’impact de l’alimentation sur la santé intestinale
Ce que nous mangeons a un impact direct sur l’intestin, peut affecter notre microbiote et dégrader notre barrière intestinale. Si nous ne prenons pas soin de notre alimentation, nous pouvons progressivement l’endommager jusqu’à ce qu’il montre des signes d’inflammation.
Les aliments à éviter pour l’hyperperméabilité intestinale
- les aliments transformés (et surtout le fast-food !)
- les boissons alcoolisées et/ou sucrées
- les produits laitiers (la caséine augmente le risque de maladies auto-immunes et nos enzymes sont mal équipées pour la digestion des protéines du lait de vache)
- les aliments à base de blé (la gliadine augmente la perméabilité intestinale)
- les viandes préparées (saucisses, charcuterie…)
- les sucres raffinés et les édulcorants artificiels (aspartame, sucralose, saccharine…)
- les graisses saturées et huiles raffinées (canola, tournesol, soja, carthame)
Les probiotiques et aliments à privilégier pour préserver sa santé intestinale
Les probiotiques alimentent le microbiote et préservent la fonction barrière de l’intestin. Parmi les souches intéressantes, on trouve la famille des Lactobacillus ainsi que celle des Bifidobacteriums et des Saccharomyces.
Parmi les aliments, tâchez de privilégier les :
- fruits et les légumes (cuits plutôt que crus)
- aliments fermentés, ceux riches en antioxydants et en vitamines A
- céréales complètes ou semi-complètes
- graines et notamment celles germées
- huiles riches en acides gras essentiels (olive, colza, noix, chanvre)
- laits végétaux
N.B. Des compléments alimentaires (zinc, vitamines, antioxydants…) peuvent aussi soulager les irritations gastro-intestinales, participer à la restauration de la muqueuse intestinale et réduire l’hyperperméabilité intestinale.
Les régimes alimentaires spécifiques et la planification des repas
Si vous êtes en manque d’idées, ou peinez à trouver des recettes équilibrées, fiez-vous aux régimes conseillés par les nutritionnistes et spécialistes en santé. On retient par exemple l’alimentation méditerranéenne riche en fibres et en graisses insaturées ou encore le régime pauvre en FODMAP qui proscrit les aliments nocifs pour l’intestin irritable.
Au travail, il est parfois compliqué de bien manger. Il existe pourtant une technique qui fera disparaître vos tracas : le Batchcooking. Cette méthode consiste à préparer en une seule fois vos repas (ou plats à emporter) pour plusieurs jours. Idéal pour manger sain et se faire du bien.
Prévention : adopter une bonne hygiène de vie pour préserver ses intestins
Comme dit plus tôt, le stress et la fatigue aggravent la perméabilité de l’intestin. Les sports doux — dits de relaxation — sont fortement préconisés afin d’évacuer les tensions, entretenir sa santé et améliorer la qualité de son sommeil. Enfin, évitez de consommer des aliments et des substances qui pourraient dérégler et accentuer la perméabilité de votre intestin : prenez-en soin !