L’arrivée d’un bébé est un moment fort dans la vie d’un couple. Hélas, parfois, ce moment idéalisé ne se passe pas comme on l’imaginait. Une grande majorité de jeunes mères connaissent le baby blues. Mais quelle est la différence entre baby blues et dépression post-partum ? Quels sont les symptômes ? Comment peut-on y remédier ? Nos conseillers et conseillères Prevention.fr vous éclairent sur la dépression post-natale et vous expliquent comment faire pour en sortir.
Après l’accouchement, baby blues et dépression post-partum
Quelles sont les différences entre baby blues, dépression du post-partum et psychose puerpérale ?
Le baby blues
Le baby blues est une réaction de courte durée, peu intense, suite à l’accouchement. Il est également appelé syndrome du troisième jour et peut durer de 1 à 15 jours. Après 2 semaines, il faut penser aux risques de dépression post-partum.
Le baby blues se manifeste par des signes d’anxiété, d’irritabilité, voire de tristesse. Il correspond à une variation hormonale importante après l’accouchement, associée au stress et au manque de sommeil. Les symptômes disparaissent par eux-mêmes.
La dépression post-partum
Selon le rapport « 1 000 premiers jours » datant de septembre 2020, commandé par le ministère de la Santé, entre 10 et 15 % des femmes françaises souffrent de Dépression post-partum (DPP). Cette dépression se manifeste 2 à 6 mois après l’accouchement. La maladie peut durer longtemps si elle n’est pas traitée et prise en compte correctement.
Appelée également dépression post-natale, c’est un trouble dépressif grave qu’il ne faut pas prendre à la légère. Comme la maternité est bien souvent idéalisée, ce type de dépression est tabou. Difficile pour une jeune maman d’exprimer son mal-être dans un moment où elle est censée être la plus heureuse du monde ! Le déni est présent aussi bien dans le monde soignant, que dans l’entourage.
Le deuxième parent ou des parents adoptants peuvent également être touchés par la dépression périnatale. Les changements de vie qu’implique l’arrivée du bébé submergent la personne. Il y a une nouvelle répartition des rôles dans le couple, qui devient une famille. Cela peut être source de bouleversements intérieurs qui n’ont pas été pensés ou anticipés.
La psychose puerpérale
La psychose puerpérale est une maladie rare qui ne touche que très peu de mères. Elle se manifeste lors des deux premières semaines après la naissance du bébé. La mère ressent une forte anxiété, de la confusion, voire du délire. Elle est en proie à des hallucinations et à la paranoïa. L’hospitalisation est alors indispensable.
Symptômes et facteurs aggravants de la dépression post-partum
Certains signes ou situations sont précurseurs d’une dépression post-natale.
Symptômes de la dépression post-partum
Par rapport au baby blues, les symptômes de la dépression du post-partum doivent se manifester durant au moins 2 semaines. Ils sont multiples :
- Troubles du sommeil ;
- Troubles de l’alimentation ;
- Troubles de la concentration ;
- Tendance à l’isolement ;
- Dévalorisation ou culpabilité excessives ;
- Irritabilité, anxiété, surtout pour le bien-être du bébé ;
- Tristesse, qui n’est pas systématique ;
- Absence de plaisir à faire ce qu’on fait d’habitude et à s’occuper de son bébé.
Les facteurs de risque de la dépression post-natale
Les parents qui ont déjà vécu une dépression ou un syndrome dépressif ont un terrain favorable pour développer une dépression post-partum.
D’autres facteurs peuvent être considérés :
- Vivre des événements qui stressent ;
- Avoir une faible estime ou confiance en soi ;
- Ne pas être soutenue socialement ;
- Avoir des antécédents familiaux de dépression.
La prévention de la dépression post-partum
À partir du 1er juillet 2022, sur la recommandation de la Haute Autorité de Santé (HAS), les jeunes mamans passeront obligatoirement un entretien postnatal précoce. Il aura lieu entre la 4è et la 8è semaine après l’accouchement. Il sera réalisé auprès d’un.e sage-femme, d’un.e médecin ou d’un·e infirmier·e de puériculture.
Il s’agit d’un moment confidentiel où les femmes peuvent s’exprimer sur leur vécu de mères, sans crainte d’être jugées. Le cadre médical dans lequel le dialogue s’instaure favorise un suivi, si nécessaire. Un 2è entretien pourra être proposé entre la 10è et la 14è semaine.
Depuis 2020, les futures mamans bénéficient d’un entretien prénatal obligatoire, au 4è mois de leur grossesse. Lors de cet entretien, les prémices d’un mal-être peuvent être détectées.
Traitement de la dépression post-partum
La dépression est une maladie, donc elle se soigne. Parlez-en, ne restez pas seul·e. Voici tous nos conseils pour trouver toute l’aide qui vous est nécessaire.
Parlez-en à votre médecin
Quels que soient vos symptômes, si vous vous sentez en difficulté existentielle suite à l’arrivée de bébé dans votre vie, parlez-en à votre médecin. C’est votre repère médical qui pourra vous guider vers les soins ou la structure les plus adaptés.
La dépression post-partum est une maladie, et comme toutes les maladies, elle se soigne. Dans un premier temps, une psychothérapie peut être envisagée, accompagnée, si besoin d’un traitement adéquat.
Il existe des structures hospitalières adaptées, les unités d’hospitalisation parents-bébé. Elles accueillent mères et enfants pour les accompagner dans leur développement commun et leur apprendre à tisser les premiers liens, en toute bienveillance.
Des structures spéciales parents à qui s’adresser
- De nombreuses structures et associations viennent en aide aux jeunes parents. Les centres de Protection maternelle et infantile (PMI) sont à l’écoute des femmes enceintes, des parents et des enfants jusqu’à 6 ans. Conseils, aide, soins médicaux, vous bénéficiez d’un accompagnement encadré.
- L’association Enfance & Partage met à votre disposition le n° vert Allô Parents Bébé, que vous pouvez appeler du lundi au vendredi, de 10 h à 13 h, et de 14 h à 18 h. Des professionnels de la petite enfance répondent à toutes vos questions et vous conseillent sur ce numéro vert 0 800 00 3456 Allô Parents Bébé.
- L’association Maman Blues organise des groupes de parole régulièrement dans toute la France. Un forum en ligne est accessible depuis le site de l’association. Le but est de trouver du soutien et de partager votre expérience avec d’autres mamans.
Dès la grossesse, on peut détecter les troubles dépressifs et mettre en place un suivi médical, pour éviter la dépression du post-partum. L’implication du second parent est également essentielle dans le soutien à la jeune mère, mais également pour lui éviter d’être lui-même touché par la dépression.
En tant que jeune maman, ne vous sentez pas coupable de ne pas être à la hauteur : vous endossez une nouvelle mission et elle est parfois délicate. Vous devez vous reposer, car votre corps et votre esprit ont été particulièrement sollicités. Laissez-vous le temps de récupérer, sans vouloir tout faire.
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Les enfants vont bien, épisode autour de la dépression post partum et l’homoparentalité