E250, E102, E150c… Tant de chiffres et de lettres sont inscrits sur les étiquettes, mais les fameux additifs alimentaires restent difficiles à décrypter. Pourtant, il faut s’y attarder puisqu’ils représentent des risques pour la santé. Malgré un contrôle réglementaire, les conservateurs, colorants, et autres exhausteurs de goût sont bien présents dans les aliments transformés. Nos conseillers LaPrevention.fr vous éclairent sur le sujet : définition, utilité, préoccupations sociétales, alternatives naturelles et astuces. Voici toutes nos suggestions pour éviter de vous exposer à ces substances nocives.
Qu’est-ce que les additifs alimentaires ?
Découvrons quels sont les additifs alimentaires les plus couramment utilisés, leur classification, et pourquoi sont-ils ajoutés par les industriels.
Définition des additifs alimentaires
Qu’ils soient chimiques ou naturels, les additifs alimentaires sont des substances ajoutées à certaines denrées. Depuis la nuit des temps, l’Homme cherche à conserver et à améliorer ses aliments. Le sel, par exemple, est un des ajouts pour garder et rehausser la nourriture. Aujourd’hui, les industriels procèdent de même, sauf que le sodium n’est pas l’unique solution et n’a plus la même fonction…
Rôles et fonctions des additifs alimentaires
Les additifs alimentaires ont plusieurs utilités. En fonction du produit, ils peuvent servir à :
- prolonger sa durée de vie (les conservateurs),
- le rendre plus appétissant en jouant sur la couleur (les colorants et les antioxydants),
- rehausser sa saveur (les édulcorants – notamment pour le goût sucré)
- améliorer sa texture (les émulsifiants, les gélifiants, les stabilisants, les épaississants).
La classification des additifs alimentaires
Pour identifier et (surtout) différencier plus facilement les catégories d’additifs, retenez les 4 centaines qui suivent la lettre E :
- 100 pour les colorants
- 200 pour les conservateurs
- 300 pour les antioxydants
- 400 pour les émulsifiants
Additifs alimentaires : quels sont les risques pour la santé ?
Voyons les effets des additifs alimentaires sur l’organisme et pourquoi certains sont considérés comme plus dangereux que d’autres.
Prévention santé et additifs doivent s’accorder
Certains additifs autorisés ne présentent pas de risques connus. À condition que le dosage quotidien soit respecté et que le paquet de bonbons survive dans la journée. La mise en garde réside donc dans la quantité ingérée. Le souci, c’est que les additifs alimentaires sont présents partout. Du poisson jusqu’aux pâtes et sans oublier la junk food (évidemment), il est difficile d’y échapper.
Les effets indésirables des additifs sur la santé
L’accumulation et l’association d’additifs peuvent poser problème sur le long terme. On parle d’un véritable cocktail ! Lorsqu’ils sont consommés de façon régulière et en grande quantité, c’est là que la santé est en danger. Vraiment ?
Sur les 320 additifs autorisés, une enquête d’UFC Que Choisir démontre pourtant que 87 sont peu recommandables voire à éviter. Parmi les effets indésirables recensés, voici quelques nomenclatures à retenir :
- E102, E104, E110, E122, E124 et E129 pourraient contribuer à l’hyperactivité chez les enfants
- E320 (BHA) est considéré comme un perturbateur endocrinien
- E321 peut provoquer des allergies cutanées et des troubles digestifs
- l’E621 serait lié à des troubles neurologiques (migraine, la maladie d’Alzheimer, la perte de contrôle de l’appétit…)
Additifs et problèmes de santé spécifiques
- E460, E466, E471, E472 seraient associés à un risque accru de maladies cardiovasculaires
- l’E150c et l’E150d peuvent contenir des substances immunotoxiques à forte dose et suspectées d’être cancérigènes
- E210 à E213 et E249 : entravent le transport de l’oxygène par le sang et peuvent entraîner des difficultés respiratoires
- E249, E250, E251, E252 : les nitrates et nitrites (charcuteries) sont associés à un risque accru de cancer du côlon.
Additifs : quelles préoccupations en matière de sécurité alimentaire ?
Abordons la question des normes réglementaires et des controverses autour des additifs alimentaires sans oublier l’opinion publique.
Normes réglementaires et contrôles de sécurité
L’utilisation des additifs alimentaires au sein de l’Union européenne est évaluée par la EFSA. L’Autorité européenne de sécurité des aliments dresse la liste des risques liés à leur consommation. Pour certaines denrées spécifiques, les additifs sont approuvés à condition que la dose journalière soit indiquée.
Pour l’EFSA, la DJA est exprimée en milligrammes par kilogramme de poids corporel par jour. Lorsqu’elle réévalue des additifs ayant déjà été autorisés, l’EFSA peut soit confirmer cette dose journalière soit la modifier. Mais, est-ce vraiment limpide pour le consommateur ?
Controverses et débats autour des additifs alimentaires
Cette fameuse DJA pose néanmoins question. Nous ne sommes pas tous des scientifiques ni des mathématiciens. Dans les foyers, calculer cette métrique pour chaque produit, pour chaque membre, et chaque jour, semble compliqué…
Pour reconnaître un additif naturel d’un additif chimique, c’est le même problème. Oui, grâce au code, nous savons qu’un additif est ajouté, mais n’allons pas (toujours) vérifier si ce dernier est d’origine végétale ou bien de synthèse.
Préoccupations sociétales et opinion publique
Bien que les additifs fassent l’objet d’une évaluation par l’EFSA, beaucoup d’entre eux sont controversés. En raison des risques supposés (ou avérés) pour la santé, leur utilisation n’est pas recommandée.
De nombreuses études scientifiques alertent sur les risques liés aux additifs. Les chercheurs affirment le besoin de limiter notre exposition à ces substances. Le rapport entre cancers et additifs n’est plus à démontrer.
Existe-t-il des alternatives naturelles aux additifs alimentaires ?
Approches industrielles, additifs biologiques et aliments sapides : nos conseillers LaPrevention.fr vous présentent toutes les alternatives possibles.
Les additifs biologiques dans l’industrie alimentaire
Les pratiques de fabrication ont évolué. Pour répondre aux enjeux de santé, les industriels se sont pliés à la réglementation alimentaire. Les produits biologiques sont en plein essor sur le marché.
Soucieux de leur santé et vis-à-vis de l’environnement, les consommateurs achètent consciemment. Avec seulement 4 additifs d’origine chimique, le BIO est en effet à privilégier.
Remarque importante : l’antioxydant E330, présent dans les boissons industrielles, est utilisé pour masquer le goût sucré. Son objectif est de faire croire qu’on se désaltère, mais en réalité, il attise la soif. Les fabricants n’ont pas tous la même éthique, attention donc.
Les additifs naturels classés sans risques
La nature est bien faite. On trouve des additifs sans danger dans certains produits sur le marché tels que :
- E163 : des colorants présents dans les végétaux (betteraves, framboises…)
- E160b : ce colorant issu du fruit rouge du rocou est présent dans certains fromages (cheddar, mimolette…)
- E270 : un acide lactique naturel
- E235 : ce conservateur rassemble des bactéries présentes dans le sol pour traiter la croûte des fromages et des saucisses
- E407 : ces algues marines servent de gélifiant pour les produits laitiers ou les jus de fruits
Nota Bene : l’édulcorant E960 (stévia) fait l’objet d’une mise en garde par l’OMS en raison de ces potentiels effets indésirables.
Conseils pratiques pour limiter l’exposition aux additifs chimiques
Quelles sont les mesures que les consommateurs peuvent prendre pour limiter leur exposition aux additifs alimentaires potentiellement dangereux ?
Comprendre les étiquettes alimentaires
Il est important de savoir décrypter les étiquettes des produits alimentaires et identifier les additifs présents. Les ingrédients sont classés par ordre décroissant en fonction de leur quantité. Toujours à faible dose, les additifs se trouvent donc en fin de liste.
Bon à savoir : l’application Yuka permet de scanner les produits alimentaires et connaître leur composition !
Choisir des aliments naturels et non transformés
Les aliments ultra transformés sont à proscrire. En plus du sucre et du sel ajoutés, ils contiennent un grand nombre d’additifs. Tâchez d’éviter les plats préparés et de ne pas consommer plus de 30 % d’aliments industriels dans la journée. Retenez que les produits bruts sont vos meilleurs alliés !
Sapidité et santé : adopter le fait maison
Si on parle de goût, on parle de saveur. Pour remplacer les exhausteurs, mais aussi le sel, il est possible d’assaisonner différemment vos mets. Les épices, les herbes, les vinaigres et autres jus acides (agrumes) peuvent donner à un plat toute sa hauteur…
Les additifs alimentaires peuvent présenter des risques pour notre santé. Via des choix éclairés, et des alternatives naturelles, il est possible de réduire notre exposition à ces substances. Favorisons une alimentation saine et intuitive pour préserver notre santé !