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Comment se protéger du cancer du col de l’utérus ? Vaccination et dépistage régulier

En France, près de 3 000 femmes développent le cancer du col de l’utérus. Il s’agit d’une infection transmise par un papillomavirus. Mais comment se transmet ce virus ? Quels en sont les symptômes ? Quels sont les facteurs à risque ? Comment peut-on se protéger du cancer du col de l’utérus ? Les femmes sont-elles les seules concernées ? Nos conseillers prévention répondent à toutes vos questions. Ils vous expliquent pourquoi la vaccination contre le HPV des jeunes de 11 à 14 ans et le suivi gynécologique régulier sont essentiels dans la prévention du cancer du col de l’utérus.

Cancer du col de l’utérus et papillomavirus

Le cancer du col de l’utérus est principalement dû à une infection par un papillomavirus (HPV).

L’utérus et le cancer du col de l’utérus

Le col de l’utérus se situe à la base de l’utérus. Il fait le lien avec le vagin. Il est composé d’une muqueuse recouverte d’un tissu cellulaire, l’épithélium. C’est sur l’épithélium que la majorité des cancers trouvent leur origine.

En France chaque année, près de 3 000 femmes développent le cancer du col de l’utérus. 1 200 en meurent chaque année. À l’heure actuelle, 60 % des femmes de 25 à 65 ans se font dépister grâce à un suivi gynécologique régulier. À partir de 50 ans, ce dépistage baisse fortement par manque de consultation gynécologique au moment de la ménopause. Or un dépistage précoce permettrait d’éviter 90 % des cancers du col de l’utérus.

Le papillomavirus et le cancer du col de l’utérus

Pour comprendre le cancer du col de l’utérus, il faut savoir qu’il est principalement dû à une infection par un virus : le papillomavirus, également appelé HPV (pour Human Papillomavirus). Il s’agit d’une infection sexuellement transmissible, très fréquente, et porté aussi bien par l’homme que par la femme.

Le papillomavirus se transmet le plus souvent par voie sexuelle. Mais, l’infection peut se transmettre également :

  • Par contact de la peau ;
  • Par la bouche ;
  • Par les mains.

Le virus se transmet via la peau et les muqueuses, pendant les rapports sexuels, qu’il y ait pénétration ou pas. L’homme porteur du papillomavirus peut donc le transmettre à sa partenaire. Attention : le préservatif limite la propagation du virus, mais ne la bloque pas totalement.

La plupart du temps, le virus est éliminé spontanément. Mais si l’infection persiste, alors elle peut générer des lésions précancéreuses. Si celles-ci ne sont pas détectées lors d’un frottis ou d’un examen, elles peuvent se transformer en cancer, parfois plusieurs dizaines d’années après l’infection. C’est pourquoi il est nécessaire d’effectuer un suivi gynécologique régulier.

12 génotypes de HPV sont identifiés comme étant à haut risque dans l’origine du cancer du col de l’utérus. Dans 70 % des cas, il s’agit de papillomavirus de type 16 et 18 appelé HPV16 et HPV18.

Symptômes du cancer du col de l’utérus, facteurs de risque et traitements

Pour identifier clairement le cancer, il faut faire analyser des tissus du col de l’utérus.

Symptômes

La plupart du temps, le cancer du col de l’utérus ne présente pas de symptômes spécifiques. Toutefois, avant la ménopause, certains signes peuvent être avant-coureurs tels que :

  • Avoir mal dans le bas-ventre (zone pelvienne) ;
  • Avoir mal au dos ;
  • Saigner après avoir eu des rapports sexuels ;
  • Saigner en dehors des règles ;
  • Avoir mal pendant les rapports sexuels ;
  • Avoir des pertes blanches.

Ces symptômes ne sont pas forcément signe d’un cancer du col de l’utérus. Il est pourtant essentiel d’en parler à votre médecin pour qu’il fasse un examen clinique. 

Facteurs de risque

D’autres facteurs que l’infection par le papillomavirus peuvent entrer en ligne de compte et favoriser le cancer du col de l’utérus. Parmi eux, on retrouve :

  • Le tabagisme, et notamment le tabagisme précoce ;
  • Le fait d’avoir plusieurs enfants ;
  • Le fait d’être porteur ou porteuse du VIH, ou sous traitement immunosuppresseur ;
  • Le fait d’utiliser des contraceptifs hormonaux sur une longue période ;
  • La concomitance d’infections sexuellement transmissibles (herpès, chlamydia) ;
  • Les rapports sexuels précoces ;
  • Le fait d’avoir de multiples partenaires sexuels.

Traitement du cancer du col de l’utérus 

Selon les cas, il existe différents traitements pour venir à bout du cancer du col de l’utérus. En effet, selon la taille de la tumeur, son emplacement et son développement, les solutions sont les suivantes :

  • L’ablation partielle ou totale du col de l’utérus ou de l’utérus en lui-même ;
  • La radiothérapie ;
  • La curiethérapie ;
  • La chimiothérapie

La prévention du cancer du col de l’utérus

Un suivi gynécologique régulier et la vaccination contre le HPV sont les moyens les plus sûrs de prévention du cancer du col de l’utérus.

Le suivi gynécologique

La meilleure façon d’éviter un cancer du col de l’utérus est de voir un ou une gynécologue régulièrement, à partir de 25 ans et jusqu’à 65 ans. En effet, les lésions du col de l’utérus sont décelables grâce à un frottis. Le dépistage du cancer du col de l’utérus est à réaliser tous les 3 ans.

Grâce au frottis, les lésions précancéreuses sont dépistées. Elles peuvent être traitées avant d’évoluer vers un cancer. Les détecter améliore les chances de traitement et de guérison.

La Haute Autorité de Santé (HAS) recommande les examens suivants :

  • Un examen cytologique tous les 3 ans, pour les femmes de 25 à 29 ans : analyse des cellules normales ou anormales au niveau du col de l’utérus ;
  • Un test HPV tous les 5 ans, pour les femmes de 30 à 65 ans : analyse de la présence du virus.

La vaccination contre le HPV chez les jeunes

La vaccination avant la vie sexuelle est la meilleure protection contre le papillomavirus. Depuis le 1er janvier 2021, en France, les recommandations de vaccination à deux doses s’adressent aux filles comme aux garçons, âgés de 11 à 14 ans. L’efficacité du vaccin est alors proche de 100 %, contre les génotypes ciblés par le vaccin.

Les jeunes femmes et jeunes hommes qui ont entre 15 et 19 ans peuvent bénéficier d’un rattrapage vaccinal comprenant trois doses. Cependant, il faut noter que le vaccin ne protège pas contre les infections antérieures. De plus, un suivi gynécologique régulier est tout de même conseillé pour les jeunes femmes vaccinées : les frottis de dépistage, associés à la vaccination, restent la meilleure prévention et sont conseillés dès 25 ans.

Trouver le bon médecin pour le suivi gynécologique

Le Haut Conseil à l’Égalité (HCE) a publié une étude sur les actes sexistes durant le suivi gynécologique et obstétrical. Selon lui, une femme suit en moyenne 50 consultations gynécologiques, de ses 15 ans à ses 45 ans. Encore faut-il trouver son ou sa gynécologue. Ce n’est pas toujours une chose facile, car il s’agit du médecin de l’intime.

Le saviez-vous ? Depuis 2009, les sage-femmes peuvent assurer votre suivi gynécologique de prévention. De la même manière, les médecins généralistes peuvent faire ce suivi. Si vous avez un bon contact avec votre médecin, n’hésitez pas à lui demander de vous accompagner. Vous serez ainsi rassurée et vous pourrez lui parler en toute confiance.

Comme le signale le HCE, « les actes sexistes durant le suivi gynécologique et obstétrical sont des gestes, propos, pratiques et comportements exercés ou omis par un·e ou plusieurs membres du personnel soignant sur une patiente (…), qui n’ont pas forcément l’intention d’être maltraitant·e·s ». Si vous ne vous sentez pas à l’aise durant une consultation gynécologique, parlez-en. Cherchez la personne avec qui vous vous sentirez en confiance car, près de 50 consultations dans une vie, ce n’est pas anodin.

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