La chirurgie oculaire est une opération très fréquente en France, car elle corrige la plupart des défauts visuels. Environ 100 000 chirurgies réfractives ont lieu chaque année sur le territoire. L’opération de la cataracte est la plus répandue au niveau mondial, avec près de 700 000 interventions réalisées chaque année. Découvrez les techniques de chirurgie oculaire, leurs avantages et leurs inconvénients.
Les différents types de chirurgies oculaires
La technique chirurgicale est choisie en fonction du défaut visuel et de son importance.
La chirurgie réfractive : définition, techniques et indications
- Qu’est-ce que la chirurgie réfractive ?
La chirurgie réfractive est une opération des yeux au laser qui apporte le plus haut niveau de satisfaction du point de vue des patients. La réfraction oculaire est une déviation du rayon lumineux traversant l’œil avant de converger sur la rétine. Cette membrane est chargée de recevoir les rayons et de les envoyer au nerf optique pour la transmission d’informations visuelles.
- Techniques de chirurgie réfractive (PKR, LASIK et SMILE) : pour qui ?
La chirurgie réfractive est indiquée dans le traitement des défauts réfractifs des yeux, lorsque les rayons lumineux suivent une mauvaise trajectoire. La chirurgie réfractive comprend trois techniques principales pour corriger la presbytie (baisse de la vision de près), la myopie (altération de la vision de loin), l’hypermétropie (vision floue de près) et l’astigmatisme (vision floue de loin et de près).
Le PKR (Photo Kératectomie Réfractive) est la première génération de chirurgie correctrice (1987) utilisée dans certains cas de myopie faible (de -1 à -5 dioptries), d’hypermétropie (de +1 à +3 dioptries) et d’astigmatisme (jusqu’à 3 dioptries). Pour mémoire, la dioptrie est l’unité de mesure utilisée en optique pour évaluer la vision du patient. Il s’agit du traitement alternatif à la chirurgie LASIK, pratiquée lorsque la cornée est fine, irrégulière ou asymétrique.
Le LASIK (Laser Assisted Intrastromal Keratomileusis) a été mis au point en 1990. Il s’agit du traitement de référence pour traiter les troubles visuels de presbytie (de +0,25 à +3 dioptries), de myopie (de -0.5 à -8.00 dioptries), d’astigmatisme (de + 5 à – 5 dioptries) et d’hypermétropie (de + 0,25 à + 6 dioptries).
Le SMILE (SMall Incision Lenticule Extraction) est la nouvelle génération de chirurgie oculaire (2007) pour soigner la myopie (-0,50 à -10,00 dioptries) et l’astigmatisme (-5 à +5 dioptries).
La chirurgie de la cataracte
La cataracte est une déficience visuelle qui se caractérise par l’opacification du cristallin de l’œil. Les symptômes de la cataracte invalident le patient au quotidien, puisqu’elle entraîne une baisse progressive et irréversible de la vision de près et de loin. On parle de cataracte lorsque les dispositifs de correction ne suffisent pas à améliorer l’acuité visuelle.
La chirurgie de la cataracte vise à retirer le cristallin opacifié pour le remplacer par un implant intraoculaire (lentille synthétique et transparente). Lorsque les deux yeux sont atteints, ils sont opérés l’un après l’autre, à quelques semaines d’intervalle.
La chirurgie de glaucome
Le glaucome est une pathologie oculaire chronique causée par des lésions du nerf optique et favorisée par une élévation de la pression intraoculaire. Le champ visuel se réduit petit à petit, pouvant provoquer la cécité. La chirurgie du glaucome consiste à créer une sorte de clapet permettant de réguler la pression intraoculaire sous la paupière supérieure : c’est la trabéculoplastie ou sclérectomie profonde.
La chirurgie de la rétine
L’opération de la rétine des yeux est indiquée pour trois principales maladies oculaires : la DMLA (Dégénérescence Maculaire Liée à l’Âge), la rétinopathie diabétique (complication du diabète) et les pathologies héréditaires (rétinite pigmentaire, amaurose congénitale de Leber ou maladie de Stargardt). Elle est aussi utilisée en cas de décollement de la rétine.
La chirurgie rétinienne consiste en l’ablation du gel vitréen (gel à l’arrière du cristallin) à l’aide d’un vitréotome (aspirateur chirurgical). Une fois le vitré retiré, différentes techniques chirurgicales sont pratiquées en fonction de la maladie oculaire : pelage, laser, cautérisation, etc.
Bon à savoir : les conditions d’éligibilité
→ Pour réaliser une chirurgie réfractive, il faut être âgé de plus de 18 ans, avoir un défaut visuel stable depuis plus de deux ans et ne pas être atteint par une autre maladie des yeux.
→ La chirurgie de la cataracte et de la rétine sont recommandées lorsque les symptômes affectent le quotidien et invalident le patient.
→ L’opération du glaucome est proposée en cas d’inefficacité ou d’intolérance du traitement par médicaments et par collyre.
Les avantages et les inconvénients de la chirurgie oculaire
La chirurgie offre du confort au patient, mais ne permet pas toujours de retrouver une acuité visuelle parfaite, notamment en cas de chirurgie du glaucome.
Les bénéfices pour la santé et le bien-être des patients
La chirurgie réfractive permet de retrouver une vision correcte, de se passer des dispositifs de correction visuelle (lentilles, lunettes) et d’offrir un grand confort au patient dans son quotidien. Elle améliore le bien-être des sportifs (natation, ski, sports de combat, etc.). C’est aussi une solution économique, lorsque l’on calcule le coût total des lunettes et des lentilles.
La chirurgie de la cataracte aide le patient à récupérer de l’acuité visuelle, à mieux percevoir les couleurs et les images, le tout presque sans lunettes ou avec un dispositif de correction minime.
L’opération du glaucome vise à ralentir la progression de la maladie en protégeant le nerf optique, mais ne permet pas de récupérer les capacités visuelles perdues.
La chirurgie de la rétine sauve l’œil en cas de décollement rétinien et limite l’aggravation en cas de pathologies maculaires. Dans certaines situations, une récupération visuelle est attendue.
Les risques potentiels de l’opération et les effets secondaires possibles
L’opération des yeux est à discuter avec votre chirurgien-ophtalmologiste, car elle comporte certains risques :
- Résultats insatisfaisants (sous-correction) ;
- Photosensibilité passagère ;
- Halos, éblouissements transitoires ;
- Opacité cornéenne ;
- Sécheresse oculaire ;
- Régression de la vision ;
- Infection oculaire (rare).
Quel est le prix de la chirurgie oculaire ?
Le prix de l’opération des yeux dépend de l’établissement de santé dans lequel la chirurgie a lieu, des honoraires du chirurgien (hôpital, clinique privée) et du type de chirurgie réfractive conseillée. En moyenne, le prix de l’opération des yeux oscille entre 800 € et 3 000 € par œil opéré.
La chirurgie réfractive et de la rétine ne sont pas prises en charge par la Sécurité sociale, car elle considère que ce sont des traitements de confort. Toutefois, certaines mutuelles participent aux frais. Nous vous conseillons de vous renseigner sur le site de votre mutuelle santé, dans la rubrique “optique” de votre contrat ou de prendre contact avec votre conseiller.
La chirurgie du glaucome et de la cataracte sont prises en charge par la Sécurité sociale à condition qu’elle ait lieu dans un établissement conventionné. Il faut ajouter à ce prix : les honoraires du chirurgien, de l’anesthésiste, le coût de l’implant, etc.
Déroulement : du diagnostic à la chirurgie oculaire
Le diagnostic visuel est capital pour choisir le bon type de chirurgie oculaire. Le suivi post-opératoire est très important.
Le dépistage visuel : où, pourquoi, comment ?
Le diagnostic préopératoire est primordial pour choisir la meilleure technique de chirurgie en fonction du patient. Il se réalise dans l’établissement dans lequel l’opération des yeux aura lieu, par l’ophtalmologiste ou le chirurgien-ophtalmologue. Plusieurs examens doivent être réalisés : mesure du défaut visuel, examen de la réfraction et de l’œil au biomicroscope, étude de la cornée et aberrométrie.
Les types d’anesthésie pour la chirurgie oculaire
Avant toute chirurgie, une consultation chez l’anesthésiste s’impose. L’opération des yeux se pratique sous :
- Anesthésie locale : application de gouttes anesthésiantes dans l’œil ;
- Injection d’anesthésiques locaux ;
- Anesthésie loco-régionale : injection à proximité de l’œil pour le rendre insensible et immobile ;
- Anesthésie générale, notamment chez l’enfant.
L’importance du suivi post-opératoire
Le suivi est très important pour vérifier l’état de santé des yeux après une opération. Le lendemain, une consultation avec le chirurgien est prévue. Par la suite, c’est le professionnel qui donne des rendez-vous pour évaluer le résultat, souvent dans les 4 mois suivant l’opération. En cas d’implant, de chirurgie de la cataracte ou d’un PKR, d’autres visites médicales sont prévues.
Conseils pour choisir le bon spécialiste pour votre chirurgie oculaire
Avant de prendre votre décision, prenez le temps de choisir votre praticien et de vous informer.
Pour prendre une décision libre et éclairée avant une opération des yeux, vous pouvez suivre les recommandations de vos conseillers LaPrevention.fr :
- Informez-vous sur les différentes techniques de chirurgie oculaire ;
- Demandez des recommandations dans votre entourage ;
- Vérifiez les certifications du chirurgien-ophtalmologiste ;
- Comparez les techniques ;
- Demandez au moins 2 devis ;
- Envoyez-les à votre mutuelle pour connaître les remboursements.
Pour prévenir les pathologies oculaires et les troubles de la vision, minimiser l’utilisation des dispositifs de correction et garder une bonne acuité visuelle, pensez au dépistage. Un contrôle est nécessaire entre 6 et 9 mois chez le bébé, avant l’entrée en maternelle, puis un par an durant la scolarité de l’enfant. Entre 19 et 64 ans, un contrôle tous les deux ans est recommandé.
