En France, la maladie d’Alzheimer touche près d’1 million de personnes. De nombreuses familles subissent les conséquences de cette pathologie neurodégénérative. Mais en quoi consiste exactement la maladie d’Alzheimer ? Comment prévenir les troubles neurocognitifs ? Quels sont les exercices qui ralentissent la maladie ? Où en sont les traitements et les recherches scientifiques sur le sujet ? Nos conseillers en prévention vous apportent toutes les réponses à vos questions en matière de prévention d’Alzheimer.
La maladie d’Alzheimer et les troubles neurocognitifs
La maladie d’Alzheimer est une maladie dégénérative dont les symptômes, comme la perte de mémoire et l’altération de certaines fonctions, causent une perte d’autonomie.
En France, en 2020, près d’1 million de personnes étaient touchées par la maladie d’Alzheimer. Selon les études menées, on estime à 225 000 le nombre de nouveaux cas chaque année, dans le pays.
C’est en 1907 que le psychiatre allemand, Aloïs Alzheimer, découvre les lésions cérébrales à l’origine de la maladie qui lui doit son nom. La pathologie trouve son origine dans des accumulations anormales de protéines, au niveau cérébral. Ces accumulations causent des lésions de deux types :
- Les plaques amyloïdes ou plaques séniles ;
- Les dégénérescences neurofibrillaires.
Ces lésions détériorent de façon définitive les cellules nerveuses, causant ainsi une forme de démence. C’est une pathologie dégénérative qui provoque la perte d’autonomie, avec notamment la perte de la mémoire et celle de certaines fonctions cognitives, comme le langage par exemple.
D’un patient à l’autre, les symptômes sont différents et n’évoluent pas de la même façon. Parmi les différents troubles cognitifs, on retrouve le plus souvent :
- Des troubles du langage, ou aphasie ;
- La perte de reconnaissance des personnes, des objets, des lieux, ou agnosie ;
- La difficulté à exécuter certains gestes, ou apraxie ;
- Le changement d’humeur et de comportement.
Prévenir Alzheimer par une bonne hygiène de vie
Aucun médicament ne renforce la mémoire ou les capacités cognitives du cerveau. Toutefois, une meilleure hygiène de vie peut y contribuer.
Lors de la Conférence internationale de l’association Alzheimer (AAIC), en 2022, deux études ont mis en évidence l’action préventive de l’activité physique et le rôle de l’alimentation.
Le sport pour un esprit et un corps sain
En effet, une étude américaine, mise en place depuis 2020, propose à des personnes souffrant de légers troubles cognitifs un programme d’activité physique. Il en ressort qu’une activité physique régulière, même basique comme des étirements, peut protéger contre les dommages cérébraux.
L’expression « un esprit sain dans un corps sain » n’a jamais été aussi vraie.
Ainsi, pour protéger votre cerveau, n’hésitez plus : pratiquez une activité physique. Afin d’être régulier dans la pratique, l’idéal est de choisir celle qui vous correspond le mieux, en fonction de vos aptitudes physiques mais aussi de vos envies. Le choix est vaste :
- Marche à pied, de préférence dans la nature ;
- Vélo ;
- Natation ;
- Yoga, étirements ;
- Danse, zumba, etc.
Une meilleure alimentation pour booster le cerveau
Une seconde étude, menée par des chercheurs de São Paulo, révèle que la consommation d’aliments ultra-transformés accélère le déclin cognitif. Pour résumer : optez pour une nourriture saine, que vous cuisinez vous-même. Évitez les plats industriels et leurs excès de graisse, de conservateurs et d’émulsifiants. Évitez également les sodas, le pain blanc, les céréales de petit-déjeuner et tous les aliments incitant au grignotage. Les aliments à favoriser pour booster votre cerveau sont :
- Les fruits et les légumes ;
- Les légumineuses ;
- Les poissons ;
- Les produits laitiers faibles en matières grasses.
Si vous avez des troubles de la mémoire, faites-en part à votre médecin. Il cherchera avec vous les explications possibles : prise de médicaments, dépression, mauvais sommeil, etc. Il vous proposera une prise en charge adaptée.
Ralentir Alzheimer par la stimulation cognitive
La stimulation cognitive consiste à faire travailler les zones du cerveau qui nous font interagir avec notre environnement.
Les fonctions cognitives
Les fonctions cognitives regroupent les différentes fonctions du cerveau qui permettent d’interagir avec notre environnement. Ce sont ces zones cérébrales qui sont touchées par Alzheimer. Elles comprennent :
- La mémoire, avec la mémoire sensorielle, la mémoire à court terme et la mémoire à long terme ;
- L’attention, c’est-à-dire sélectionner une information et pouvoir se concentrer dessus ;
- Les fonctions visuo-spatiales, grâce auxquelles vous pouvez vous orienter dans l’espace ou percevoir et comprendre ce qui vous entoure ;
- Les fonctions exécutives participent à l’organisation, mais également à l’adaptation face au changement ;
- Le langage.
Les différents types d’exercices de stimulation cognitive et leurs bienfaits
Les exercices de stimulation cognitive recouvrent :
- Les activités créatives, comme la musique, la peinture, le modelage, etc. ;
- Les jeux de réflexion, comme les puzzles, les mots croisés, etc. ;
- Les ateliers autour des mots, comme des ateliers de lecture ou d’écriture ;
- Des sorties au musée, des promenades dans des lieux connus de la personne.
En variant les activités, l’ensemble des fonctions cérébrales est mobilisé. La stimulation cognitive est un élément essentiel de prévention mais aussi de ralentissement de l’évolution d’Alzheimer.
Selon le stade de la maladie, la pratique d’exercices, d’activités ou la participation à des ateliers font travailler le cerveau et préservent la plasticité cérébrale. Pour maintenir ses capacités intellectuelles, la stimulation des fonctions cérébrales est un bon outil qui évite aux connexions neuronales de décliner.
Les thérapies non médicamenteuses comme la kinésithérapie, l’orthophonie et l’ergothérapie stimulent également la psychomotricité. Elles réduisent également le développement des troubles psycho-comportementaux.
Les traitements et les avancées scientifiques : l’espoir ?
La maladie d’Alzheimer ne peut pas être guérie, pour le moment. Toutefois, des traitements existent pour soigner les symptômes et de nombreuses avancées scientifiques donnent des résultats encourageants.
Pour l’instant, les traitements médicamenteux s’attaquent aux symptômes, mais malheureusement pas à la maladie en elle-même. Les médicaments ralentissent la dégradation de l’acétylcholine, un neurotransmetteur, mais ils ne l’empêchent pas. Quatre médicaments ont un effet avéré sur les troubles cognitifs :
- Donépézil ;
- Rivastigmine ;
- Galantamine ;
- Mémantine.
À noter : ces 4 médicaments ne sont pas remboursés par la Sécurité Sociale.
En termes d’avancée scientifique, le projet BOREAL expérimente les ultrasons pour traiter la maladie. En rendant ponctuellement perméable (et sans risques) la barrière hémato-encéphalique du cerveau, les chercheurs pourraient évacuer les lésions caractéristiques de la maladie d’Alzheimer et ainsi diminuer les symptômes.
La recherche avance et de nouvelles méthodes permettent de déceler la maladie d’Alzheimer via un test sanguin en particulier. L’objectif étant de diagnostiquer au plus tôt la maladie pour une meilleure prise en charge. Selon le corps médical, la pathologie est due, en outre, à une accumulation de bêta-amyloïde. Cette protéine, décelée lors d’une prise de sang, permet alors de diagnostiquer la maladie.